René BENOIT “Parolier”
Il est parfois bien difficile dans le matin
De croire qu’il se lève pour nous un jour de fête
Alors que sous la fenêtre le chant du serin
Avec aplomb un air nous installe dans la tête
Vite du lit vous sautez et sans plus tarder
Vers la rivière vous allez pour vous y baigner
Vous croyant seul soudain la chanson vous poussez
Mais le serin vous a rejoint pour l’air le répéter
Et c’est ainsi que la première mélodie
Sans cesse tourne s’en va et à nouveau revient
Et que les oiseaux reprennent depuis leurs nids
Dans les buissons cachés le long du chemin
Les musiciens recherchent le tube de l’été
Griffonnent des partitions sur les feuilles de papier
Des notes suivies de paroles entremêlées
Empoignant la guitare pour des accords trouvés
Ce n’est plus un serin qui écoute séduit
Cet air nouveau que l’homme invente du bout des doigts
Il ne sait pas qu’en sa tête il a mûri
Et que du temps il lui fallut pour qu’il y croie
Soudain dans les ramures les oiseaux se sont tus
À peine virent-ils l’homme partir par le chemin
Comprenant qu’au long du jour ils n’entendront plus
Sa voix chantant les couplets et les refrains
Mais où va-t-il si loin ensemble s’écrièrent-ils
Nulle part ailleurs il n’aura de spectateurs
Toujours prés à lui faire retrouver le fil
S’il lui arrivait de commettre des erreurs
Déclamer des chansons en salle ne peut se faire
Quand on a pour soi un théâtre de verdure
Permettant aux notes de rouler dans les airs
Et aux paroles de se poser sur la verdure