Iles du salut Vincent Sationnel 2

Les temps d’avant

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René BENOIT “Parolier”

Qui, une fois, n’a pas rêvé de revenir

Au jour où l’on voit l’horizon se rembrunir

Au départ de sa vie, tournée vers l’avenir

Et qu’on pensait tous les jours nous appartenir

Alors, nous retournant on refait le chemin

Et l’on se dit qu’aujourd’hui est déjà demain

Sur lequel se déroule le rouleau de parchemin

Jusqu’au jour où l’on retrouve l’habit de gamin

Gentiment, on nous disait être des polissons

Quand nous volions à la rivière ses poissons

Remplissant nos grandes poches des fruits mûrs des buissons

À l’heure où dans les champs finissaient les moissons

Alors, à l’école allaient bon train les échanges

Des enfants sans scrupule échangeaient leur orange

Contre la dépouille d’une malheureuse mésange

C’était ce temps où rien ne semblait étrange

Puis vint celui béni des rencontres avec les filles

L’heure où dans les têtes toutes les idées vacillent

Alors qu’elles, innocentes, à la corde sautillent

Et que soudain, les robes laissent entrevoir les chevilles

Tandis que les garçons, leurs grands yeux s’écarquillent

Ils pensent qu’il est fini le temps des peccadilles

Même celui où ils allaient cueillir les jonquilles

Ils n’étaient plus garçons et elles petites filles

Chaque jour nouveau avec lui des surprises il apporte

Dans les cœurs y dépose des promesses en cohorte

Et les esprits sans cesse il échauffe et exhorte

C’est bien le temps de l’insouciance qu’il transporte

Mais le temps est ingrat et jaloux de ceux qui s’aiment

Chaque jour sur le chemin des obstacles il parsème

Comme l’ivraie se mélange au bon grain que l’homme sème

Pour rappeler que la vie n’est pas qu’un poème

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