René BENOIT “Parolier”
Ils allaient par les chemins et les sentiers
Parfois chantant pour la terre la retourner
Et dans le creux du sillon y déposer
Les graines qui un jour vers le ciel vont s’élever
Ce sont là les hommes généreux de la Terre
Qui jamais ne laissent entrevoir leur caractère
Sachant depuis l’aube des temps qu’ils sont frères
Se moquant qu’ont dise d’eux qu’ils sont grégaires
Certes ce n’est sans doute pas très original
Quand sans relâche et sans refuser les attelages
Tirent sur le champ la charrue d’un autre âge
Dont les peintres aiment à en fixer les images
Jamais en terre aucun grain ne se morfond
Tant il aime rejoindre la douceur du sillon
Qui l’accueille comme une mère en son giron
À l’image des racines qui nourrissent le tronc
Au long des jours les hommes sur la terre se penchant
Méthodiquement de leurs houes effleurant
Sans rien dire travaillant du levant au couchant
Sachant que de leurs gestes ils ne seront perdants
C’est alors qu’arrive le jour de la récolte
Et que de villages en villages se colportent
Tous les merveilleux sourires qui vont en cohorte
Déposer le bonheur devant chacune des portes
Qu’importe alors disent-ils le jour du trépas
Autour de la table réunis pour le repas
Pour une fois ils chantent oubliant tous les pas
Faisant qu’au terme du jour ils puissent être las
Au soir de ces journées les accueillent leurs lits
Où enfin ils vont confier un instant de leur vie
Et leurs rêves sans trêve parcourir la nuit
Soyez sûrs que de l’existence ils n’aiment que celle-ci.