Jaime MANTIR - Fabrice KERVELLA

Les airs du Marais

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René BENOIT “Parolier”

Ce matin en chemin m’a frôlé une hirondelle

Que suivait comme son ombre une bande de tourterelles

Et à leur suite une belle nuée de sauterelles

Mais où vont-ils tous ces animaux à tire-d’aile

Je n’avais pas fait cent pas que ce fut les singes

De branche en branche en famille vont les tamarins

Que précèdent loin devant une bande de capucins

Effrayant sur leur passage les gentils mandarins

Il est vrai que j’abordais les berges du marais

Mais je ne pensais pas qu’ils allaient l’accaparer

Car aux autres résidents de la place il faut céder

Toute la part des voisins on ne doit s’emparer

Mais je n’étais pas au bout de mes surprises

L’alizé sans façon envoya sa douce brise

Pour de la brume éviter qu’elle se sédentarise

Et des blessures de la nuit qu’elles se cautérisent

Déjà sur l’onde se formèrent les premières rides

Tandis que sur les berges vers l’eau les mères guident

Leurs petits capybaras toujours intrépides

Sous l’œil des aigrettes qui de leurs plumes les dérident

Sans effrayer le peuple ma fileuse je mets à l’eau

Respectant les grenouilles qui entament l’adagio

Rien n’est plus beau que ces matins équatoriaux

D’un film je pourrai écrire le scénario

J’hésitais bien avant d’empoigner ma guitare

Par crainte que l’on me juge un homme bien trop vantard

Me reprochant que j’arrive toujours en retard

Car sur moi souvent tombe un nouvel avatar

À l’instant où de mon instrument s’envolent les airs

Rejoignant ceux des hôtes joués depuis des millénaires

Aucun d’eux ne me prit pour un révolutionnaire

Je crus même entendre que j’étais leur partenaire

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