René BENOIT “Parolier”
Ah ! Ce premier matin, qu’il fût beau,
Lorsque mes yeux se posent sur l’eau.
Je m’écriais alors : il me le faut,
Mon nouvel univers sera Kaw !
Du jour, il n’était qu’à son matin
Quand je compris qu’il serait mien.
Oubliés les douleurs du chemin,
Le marais attendait tel un écrin.
Il s’offrait dans la brume telle un voile
Pareil au chevalet attendant la toile,
Tandis que sur mes bras se dressent les poils,
Ajoutant à la brume ma part de soie.
Un mot, un seul me vint à l’esprit,
Je suis dans le berceau de la vie !
Moi, l’incroyant nommé parfois l’impie
Je m’agenouillais aux pieds de mes envies !
Et si c’était cela, la liberté
Celle dont je pris du temps pour la trouver ?
Sans doute ne l’auriez-vous jamais imaginé,
Ce jour je pris le baptême du marais !
C’est alors, que venu de nulle part,
Des musiques et des chants tels des fanfares
Me prièrent de prendre ma guitare,,
Le marais réclamant aussi sa part.
En aucun lieu, le jour fut si beau,
Me confia l’oiseau dit le Piauhau,
Perché à la cime du Gonfolo,
Me vantant les charmes bleus du morpho.
Morpho ! C’est toi qu’il me faut !
Tes frissons déjà courent sur ma peau.
Parmi les canots épousant les flots,
Je veux que le mien soit le morpho !