René BENOIT “Parolier”
La terre que l’on dit bleue tourne et s’en retourne
Et avec elle je vais voyageant dans l’espace
Riant des obstacles puisque je les contourne
Faisant qu’ainsi que partout est ma place
Des choses autour du monde j’aurais vu
Des montagnes si hautes qu’elles caressaient les cieux
Des enfants heureux ou malheureux courant les rues
Des océans si grands que je n’eus pas assez d’yeux
Pour les contempler et rêver auprès d’eux
Marchant inlassablement au grès des vagues
Sous l’ombre des palmiers au feuillage généreux
Redoutant qu’un jour le décor se dégrade.
J’ai marché longtemps par d’agréables chemins
Mais aussi le long de layons broussailleux
Où par crainte de m’y perdre je ne lâchais la main
De mon aîné au caractère ombrageux
J’ai aussi rencontré de nombreux troubadours
Raillant inlassablement du monde la misère
De ceux qui se pensaient plus forts que le jour
Entraînant leurs pays dans de cruelles guerres
Autour de la Terre tournant sans relâche
Avec elle les images ainsi les mots
Heureux pareils aux fleuves lors de la débâcle
Alors qu’ils retrouvent les nuages tout là-haut
Mais voilà soudain que je deviens comme eux
Autorisant le temps à semer mon bonheur
Car sur la Terre chacun devrait être heureux
Et enfouir dans le terreau tous les malheurs
L’âme de la terre s’aidant de son alchimie
Transformera les pleurs en une fleur de vie
Répandant sur le monde un nouvel élixir
Des médicaments devenant palliatif