René BENOIT “Parolier”
Entendez les amis les confidences d’une guitare
Se désolant toujours d’être invité trop tard
Alors que dans les environs une cithare
Se dit heureuse sur le dos de son motard
La guitare ce qu’elle aime c’est quand elle est prise
Sans fierté superflue savoir qu’elle est comprise
Et de son musicien rester sous son emprise
Alors qu’elle sait que jamais il ne la martyrise
Un immense orgueil elle sent entre ses bras
Quand très fort contre lui il la serrera
Tout son corps elle sait qu’alors il vibrera
Allant jusqu’au vertige su soir de l’Alhambra
L’émotion commence à l’instant où il m’accorde
Devinant que jamais aucune rime il ne saborde
Faisant qu’entre nous il n’y est de discorde
Puisque depuis toujours entre nous c’est la concorde
Quand mes cordes il pince telle une déclaration
Entre lui et moi plus de déconcentration
Comme des malfaiteurs c’est la conspiration
De la musique alors c’est la célébration
J’aime sur mon long manche ses doigts sentir courir
À l’instant où une romance il me fait découvrir
Pour se faire pardonner et me reconquérir
Je devine très vite que mon cœur il va guérir
Que dire alors des jours où vers la belle campagne
Nous allions comme jadis au sommet des montagnes
Au cœur de ce pays que l’on dit de cocagne
Me prenant près de lui pour unique compagne
De sa vie passée il en fait table rase
Car dit-il alors pour connaître l’extase
Inutile de s’encombrer de mille phrases
Une seule chose compte pour nous le public qui s’embrase