Jaime MANTIR - Fabrice KERVELLA

À la nuit tombée

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René BENOIT “Parolier”

On devine qu’à regret le jour se retire

Laissant derrière lui un goût d’inachevé

Ignorant la nature qui ne sait plus quoi dire

Tandis que beaucoup d’yeux réclament à se fermer

L’oisillon dernier né est tombé du nid

Trop pressé qu’il était de mettre le bec dehors

Tandis qu’il ignorait qu’au jour succède la nuit

Moment tant désiré pour le repos des corps

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres

Des rôdeurs affamés patientant sous les nids

Se fichant que l’on dise qu’ils ne sont pas apôtres

Que leur seul souci est de rester en vie

En ces lieux où on l’on recommande la prudence

Car tapis dans l’herbe de grands yeux vous surveillent

Ils sont ceux de reptiles qu’on nomme caïmans

De la nuit ils se rient car ils n’ont pas sommeil

C’est l’heure où sur les layons se croisent les hôtes

Ceux qui sortent sont à l’affût de ceux qui rentrent

Demeurant tapis guettant la moindre faute

Non par plaisir mais parce que l’exige le ventre

Comme pour mettre en garde la lune dans les yeux

Soudain de son rayon fait naître des éclats

Évitant aux parents d’être des malheureux

Si leurs petits étaient ravis par le jaguar

Beaucoup plus haut infatigables dans les ramures

Vivent et vont les babounes dit aussi singes rouges

Parlant à haute voix ignorant les murmures

S’effrayant quand sous le vent les rameaux bougent

Lasse la canopée s’est dans la nuit lovée

La sylve dans les ténèbres s’est réfugiée

Les hôtes heureux retrouvent leur intimité

La nature sommeille encore tout essoufflée

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